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Comté d'Angoulême

LA FONDATION DU COMTÉ D'ANGOULÊME REMONTE AU IVe SIÈCLE, MAIS IL FAUT ATTENDRE LE Xe SIÈCLE POUR CONSTATER UNE SÉPARATION NETTE ENTRE L'ANGOUMOIS ET LE PÉRIGORD.

 

1a Comte Angouleme debut XIIIe
Comté d'Angoulême - début XIIIe

Ce territoire s'est progressivement étendu avec l'intégration, par exemple, de la seigneurie de Villebois au Xe siècle.

Les Lusignans ont eu à plusieurs reprises les comtes d'Angoulême comme alliés, mais ils se sont aussi parfois retrouvés dans des camps opposés.

 

Quelle est la situation au début du XIIIe siècle. à un moment où Hugues IX portait un véritable intérêt à ce territoire ? Les limites du comté ne sont alors toujours pas clairement établies, certains territoires étant partagés entre l'Angoumois et le Poitou. C'est le cas de la seigneurie de Cognac dont le suzerain à la fin du XIIe siècle est Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre et comte du Poitou.

 

En 1199, peu de temps avant sa mort, il décide de confier cette seigneurie au sénéchal du Poitou, Robert de Turnham ; en 1204, le nouveau roi, Jean sans Terre, achète les droits sur Cognac, Jarnac et Merpins. Ces seigneuries sont d'abord placées sous l'autorité du sénéchal du Poitou, puis de celui de l'Angoumois, ce qui illustre bien la position " frontalière " de ces territoires. A la mort de Jean en 1216, sa veuve Isabelle Taillefer veut rattacher les trois seigneuries au comté d'Angoulême dont elle est l'héritière. Son fils aîné, le jeune roi d'Angleterre Henri III, s'y oppose dans un premier temps; mais, en août 1226, il finit par abandonner les châteaux de Merpins et de Cognac à sa mère et au second époux de celle-ci, Hugues X, à condition que celui-ci lui prête hommage.

 

Le comte d'Angoulême est à la fin du XIIe siècle Aymar qui n'a qu'une seule fille, Isabelle. Celle-ci est donc très convoitée par ceux qui espèrent récupérer le comté. C'est le cas de Hugues IX, alors veuf et qui devient en 1199 comte de la Marche (voir l'article sur le comté de la Marche). Il espère épouser Isabelle, ce qui lui permettrait de constituer une sorte de vaste principauté dans l'ouest de la France qui rassemblerait les comtés de la Marche et d'Angoulême, ainsi que les possessions poitevines des Lusignans. Les fiançailles sont apparemment célébrées au printemps 1200, mais un coup de théâtre survient peu de temps après. Jean sans Terre enlève Isabelle et l'épouse à Chinon le 24 août ; puis en octobre, cette dernière, alors tout juste âgée de quatorze ans, est couronnée reine d'Angleterre à l'abbaye de Westminster (Pour les conséquences de cette union, voir l'article sur les Plantagenêts).

C'est néanmoins Aymar qui demeure comte d'Angoulême.

 

Il meurt en 1219 et est enterré dans l'abbaye de la Couronne dont la reconstruction était achevée depuis 1201, date de la dédicace du nouvel édifice (On suppose même que le tombeau d'Aymar aurait été placé dans la chapelle Saint Nicolas que sa fille Isabelle aurait fait édifier).


Entre temps, Hugues IX s'est engagé, lors de la signature du traité de Parthenay en 1214, à renoncer à tous ses droits sur le comté d'Angoulême en echange de compensations financières. En 1216, à la mort de Jean sans Terre, Isabelle revient en France sur sa terre natale. Un nouveau rebondissement se produit alors : en 1220, Hugues X, au lieu d'épouser comme prévu Jeanne, fille de Jean sans Terre et d'Isabelle Taillefer, se marie avec cette dernière, alors qu'elle est l'ancienne fiancée de son père ! Ce calcul est avant tout politique et permet aux Lusignans de réaliser leur rêve de constituer un grand territoire qui gêne les Capétiens et, surtout, les Plantagenêts.

 

Concernant Isabelle, la voie n'est pas pour autant libre: elle n'est pas la mieux placée, en fait, pour recevoir l'héritage des comtes d'Angoulême ; c'était Mathilde, fille de Vulgrin, frère aîné d'Aymar qui a été comte d'Angoulême avant lui. Ayant de surcroît épousé Hugues IX après 1200, elle a plus de droits que sa cousine sur les comtés d'Angoulême et de la Marche. Le problème est finalement résolu après un arbitrage rendu à Tours en 1233 : Mathilde renonce à tout ce dont elle pouvait prétendre en échange d'une rente conséquente. A noter que les enfants nés du premier mariage d'Isabelle ont également des droits, mais le roi d'Angleterre Henri III y renonce en décembre 1241.

 

Dans le même temps, Hugues X, poussé par l'orgueuil et l'ambition d'Isabelle, renonce publiquement à l'hommage qu'il avait rendu à son nouveau suzerain, Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX. S'ensuit une guerre opposant le félon et ses alliés dont Henri III, à l'armée royale. Celle-ci l'emporte en août 1242 lors des batailles de Saintes et de Taillebourg ; Henri III doit alors renoncer à tous ses droits sur les seigneuries de Cognac, Jarnac et Merpins, tandis que Hugues X fait hommage lige au roi de France "du comté d'Angoulême et des châteaux et châtellenies de Cognac, de Jarnac, de Merpins, d'Aubeterre, de Villebois et de leurs appartenances".


En 1243, Hugues X et Isabelle procèdent à un partage de leurs biens. Leur fils Gui récupère Cognac et Merpins qui reviennent ensuite à la lignée comtale avant de tomber dans le domaine royal en 1308 Geoffroi se voit attribuer Jarnac qui est rattaché au Poitou au XIVe siècle.