IL FAUT D'ABORD RAPPELER QUE LA CROISADE ÉTAIT UNE EXPÉDITION AVANT TOUT MILITAIRE AYANT POUR BUT DE CONQUÉRIR - OU DE REPRENDRE- DES TERRES AUX MAINS D'INFIDÈLES, TERME QUI, AU MOYEN AGE, CONCERNAIT ESSENTIELLEMENT LES MUSULMANS.

 

les etats latin orient XII 1a
Carte des Etats latins d’Orient au début du XIIe siècle

Ces initiatives étaient approuvées et encouragées par la papauté qui accordait en retour des privilèges spirituels aux combattants, surtout à ceux qui prenaient la route des lieux saints, c'est-à-dire de jérusalem et de ses environs.

 

 

En ce qui concerne les Lusignan, ils ont d'abord participé à la Reconquista en péninsule ibérique alors en grande partie aux mains des musulmans. Ce fut le cas d’Hugues IV en 1020, puis d’Hugues VI en 1087. Ensuite, ils se joignirent aux croisades destinées à récupérer, puis à défendre la Terre sainte. Hugues VI prit part en 1101-1102 à la croisade poitevine dirigée par Guillaume le Troubadour, duc d’Aquitaine ; mais celle-ci échoua totalement, la plupart des croisés étant massacrés par les Turcs. Hugues s'en sortit mieux et revint en Poitou. Plusieurs chartes datées entre 1102 et 1110 le mentionnent avec le surnom de " Hugues de Jérusalem " ; l'une évoque notamment son rôle dans la reconstruction totale -ou partielle ?- de l'église Notre-Dame et Saint-Junien de Lusignan.

 

Hugues VII participa à la seconde croisade prêchée par Saint Bernard à partir de 1146, suite aux attaques des musulmans contre plusieurs Etats latins d'Orient. On ignore s'il est parti avec Louis VII et son épouse, Aliénor d' Aquitaine. En tout cas, cette croisade fut un échec.

 

Dans les années qui suivirent, les musulmans se firent de plus en plus menaçants : en 1163, l'atabeg Nûr al-Din attaque la principale fortification des croisés, le Krak des chevaliers. Un groupe de seigneurs français, parmi lesquels se trouvait Hugues VIII de Lusignan, revenait d'un pèlerinage à Jérusalem. Ils rejoignirent alors les forces du comté de Tripoli et de la principauté d'Antioche et réussirent à vaincre Nûr-al-Din ; celui-ci reprit l'offensive l'année suivante et mit en déroute l'armée franque pourtant forte de 600 chevaliers et de 12 000 fantassins. De nombreux soldats furent tués ou faits prisonniers ; ce fut le cas d’Hugues VIII qui aurait été emmené captif à Alep, mais qui a ensuite été libéré puisqu'on le retrouve en Poitou vers 1170 (il est mentionné dans au moins une charte).

 

Pour la 3e croisade, voir le lien sur « Les Lusignan, rois de Jérusalem ».

 

Les croisades suivantes firent de nombreuses victimes parmi les seigneurs Lusignan. Ils ne prirent pas part à la quatrième croisade qui était une initiative des cités maritimes italiennes. Il faut noter qu'en 1218, le roi Hugues Ier de Chypre trouva la mort à Tripoli au cours d'un raid. L'année suivante, ce fut au tour d’Hugues IX, comte de la Marche, lors de la cinquième croisade qui avait pour cadre l'Egypte. Il mourut lors du siège de Damiette en juillet 1219.

 

Bien plus tard, la nouvelle perte de Jérusalem en janvier 1245 entraîna la reprise de la croisade dont le roi de France, Louis IX, prit l'initiative. Il embarqua à Aigues-Mortes, près de Marseille, le 25 août 1249. Hugues X, comte de la Marche et d'Angoulême, mourut au cours de cette septième croisade, mais on ignore s'il périt au cours de la prise de Damiette en juin 1249 ou au cours d'une tempête, en octobre de la même année, qui aurait entraîné la perte de 140 navires parmi la flotte menée par Guillaume Longue-Epée, comte du Poitou. En tout cas, le propre fils du seigneur Lusignan, Hugues XI, trouva à son tour la mort en janvier 1250, à Tunis, lors d'une bataille autour de la forteresse de la Mansourah.

 

Enfin, Hugues XII mourut comme son suzerain Louis IX à Tunis, en 1270, au cours de la 8e croisade.

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE:
BALARD (Michel), Croisades et Orient latin, XIe- XIVe siècle, Paris, 2001, éd. A Colin, 272 p. (coll. « U histoire »).

RILEY-SMITH (Jonathan), Atlas des croisades, Paris, 1996, éd. Autrement, 192 p (coll. « Atlas/Mémoires »).