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IV - LA FIN DE LA LIGNÉE DIRECTE DES LUSIGNAN DU POITOU

 

Depuis la défaite d’Hugues X face au pouvoir royal et en dépit de grands mariages avec les héritières des duchés de Bretagne et de Bourgogne, les seigneurs Lusignan, engagés dans les croisades, connurent des difficultés financières dont le roi de France profita. Hugues XIII, époux de Béatrice de Bourgogne, possédait encore à la fin du XIIIe siècle une grande partie des immenses domaines des Lusignan. A sa mort, n’ayant pas d’héritier, sa succession entraîna de graves dissensions familiales exploitées par Philippe IV le Bel.

 

Un premier testament d’Hugues XIII en faveur de son frère Guyard fut annulé et remplacé par un autre, en faveur de son cousin Geoffroy. Ce dernier testament comportait un codicille favorable à Philippe le Bel dans lequel Hugues XIII engageait la Marche et l’Angoumois pour une forte somme d’argent afin de l’accompagner dans une campagne guerrière en Flandre. A la mort d’Hugues, en 1303, malgré ce dernier testament, Guyard, faisant valoir le premier écrit, prit le titre de seigneur de Lusignan et de comte de la Marche. Philippe le Bel, intervenant comme créancier et légataire, saisit les domaines de la Marche et d’Angoulême. Guyard mourut en 1308 sans héritier. Le roi prit alors possession de la baronnie de Lusignan.

 

La branche aînée mâle des Lusignan disparut à la mort de Guy, seigneur de Couhé en 1310, mais Yolande, sœur de Guyard, épouse du sire de Pons, réclama à titre d’héritière la baronnie de Lusignan, les comtés de la Marche et d’Angoulême. En 1309, le roi lui laissa l’usufruit de ces biens et le droit d’habiter le château. Dans le même temps, il traita avec Jeanne de la Marche, dame de Couhé et de Peyrat qui abandonna ses droits sur la succession de Lusignan en échange de terres dans la Creuse et de la confirmation de ses titres. En 1314, à la mort de Yolande, Lusignan se trouva définitivement réuni à la couronne.